dimanche 24 juillet 2011

Latex etc. - Margaux Guyon

Quatrième de Couverture :
Que faire quand on habite la petite ville de C*** et que l’on trouve le temps désespérément long ? Margaux, dix-huit ans, est partagée entre les copains, les livres, l’art de la vanne sèche et les soucis vestimentaires. Et ce n’est pas dans sa famille – mère démissionnaire, père absent et sœur frappée de mysticisme et d’acné juvénile – qu’elle trouvera un divertissement à son ennui.
Apparaît alors une solution – temporaire – à son désœuvrement. Histoire de s’oublier, elle se jette dans les bras de la bonne bourgeoisie d’Avignon, la grande ville toute proche qui, elle, ne l’oubliera pas. Et la payera, cher.
Call-girl de hasard, elle dépense ce qu’elle gagne en s’achetant fanfreluches et accessoires, notamment le Mac sur lequel elle raconte sa lamentable, joyeuse et trop véridique existence. Entre heurs et malheurs, une histoire faite d’amours vénales, et sans joie. Évidemment, cela ne peut que mal finir.
Avis :
Latex etc. raconte l'histoire d'une adolescente - 18 ans - qui se retrouve à s'ennuyer ferme. Trop cultivée - elle ne lit que des classiques - dans une ville qui ne compte rien de culture, ses semaines oscillent entre alcool/joints avec les potes et journée de sèche au lycée pour rester lire dans son lit. 
Sa sœur s'est piquée de religion et sa mère sombre dans l'alcoolisme. Cadre idyllique. 
Elle va sombrer dans le métier d'escort par hasard, un curieux concours de circonstances, et par désœuvrement (comme le dit la couverture). Elle aime le sexe, gagne assez d'argent pour avoir l'impression de s'évader de son quotidien et n'a pas de regret, mais évidemment comme dans la vraie vie, tout peut basculer du jour au lendemain. 

Ce roman, un peu autobiographique (voir la vidéo) est une sorte de coup de poing et aussi un moteur de réflexion. Bien écrit, avec un beau style qui pourtant ne ménage pas la vérité grâce à l'utilisation de mots crus, permet de rendre très bien l'atmosphère voulu (je crois) et donne un aspect très réel à cette histoire. Aucun jugement, il n'en est ici pas question, aucun remords de la part de "l'héroïne". Le but n'est pas de critiquer ou de juger les actions ou les motivations des uns et des autres, mais plutôt de pousser le lecteur à réfléchir. 
Du moins, moi je me suis mise à réfléchir. Je ne pense pas que je suis une juge où que je suis mieux placée pour émettre une opinion (je n'ai pas lu tant de classique, la paresse), néanmoins le côté très "facile" de cette histoire, sa banalité pousse - me pousse - à la réflexion. 

Je l'avoue, la curiosité peut-être un défaut malsain, mais je me suis toujours posée cette question (ces questions) : comment en arrivent-elles/ils là ? Que pensent-elles/ils ? Que ressent-ils ?

Jusqu'à la fin, pas de fausse note. Comme le reste, la fin est sans prétention, les faits sont là et il faut s'en accommoder. La réalité qui ne colle pas toujours à ce qu'on voit dans les films (je pense au commissariat) et le quotidien qui reprend le dessus quoi qu'il arrive, quoi qu'il nous arrive. 

En bref, un roman que j'ai eu beaucoup de plaisir à lire, mais pas forcement à mettre entre toutes les mains : le sujet de par lui-même, les scènes "crues" décrites...mais voilà, une lecture qui m'a marquée et que j'ai aimé : malgré ou grâce à son thème.


Une vidéo de l'auteur qui présente son livre :

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