jeudi 28 juin 2012

La Fin de l'Innocence - Megan Abbott


Quatrième de Couverture :
Dans une banlieue tranquille du Midwest dans les années 80, Lizzie, 13 ans, et sa voisine Evie Verver sont inséparables. Elles partagent tout, de leurs maillots de bain à leurs crosses de hockey sur gazon. Elles vivent dans l’ombre de la grande sœur d’Evie, Dusty, qui leur fait entrevoir le pouvoir de la séduction. Pour Lizzie, la maison des Verver est le paradis avec à sa tête le père, tellement gentil et charismatique. Un jour, Evie disparaît. Le seul indice : la voiture que Lizzie a aperçue plus tôt dans la journée. La panique gagne rapidement cette tranquille communauté et tout le monde se tourne vers Lizzie. Sait-elle quelque chose ? Evie aurait-elle pu monter de son plein gré dans la voiture d’un homme ? Lizzie, rongée par la curiosité et le désir de sauver les Verver de l’anéantissement, essaie de comprendre ce qui a pu arriver. Elle passe ses journées avec M. Verver, sous le choc, et ses nuits à arpenter le quartier pour trouver des indices. Hantée par la disparition d’Evie, émoustillée par la place centrale qu’elle occupe dans les recherches, Lizzie découvre qu’elle est loin de tout savoir sur sa meilleure amie.
Note :
♣♣♣♣♣

Avis :
Ce roman n'est pas vraiment un roman policier. Mais il ne rentre dans aucun autre genre réellemment. Le résumé annonce plutôt bien l'histoire, mais ne rend pas le ton de ce que l'on trouvera en tournant les pages.

Lizzie et Evie sont les meilleures amies du monde, inséparables, presque jumelles. Jusqu'au jour où Evie disparait. Jusqu'au jour où Lizzie se retrouver perdue, ces certitudes ébranlées, sa vie chamboulée. C'est une histoire presque banale, déjà vue et déjà lue : la disparition d'une jeune fille. Un quartier en émoi, une profonde incompréhension et des années remises en question. Mais Megan Abbott sort complètement du lot par son ambiance et sa tension.

Au delà d'une enquête classique, l'auteur nous transporte dans la tête de la jeune Lizzie, 13 ans. Sa meilleure amie a disparue, et elle se sent désemparée, coupable car elle a le pressentiment de détenir une vérité. Héroïne du collège presque malgré elle, elle va mener une enquête à sa manière, posant des questions, réfléchissant, cherchant. Elle passera toutes ses soirées avec le père de son amie disparue, pour le soutenir et peut-être pour son soutient à lui.

Ce roman est particulièrement dérangeant, il y a énormément de non-dits mais les mots, les sous-entendus sont parfaitement explicites. Le sexe, cette grande inconnue mystérieuse, attirante et pourtant effrayante est une part importante de Lizzie, quand bien même la jeune fille ne s'en rendrait pas compte. Le lecteur est plongé dans cette ambiance légèrement malsaine, où l'on n'arrive pas à connaître les motivations de chacun. Nos soupçons sont atroces mais sont-ils vrais pour autant ? Difficile de le savoir.

A la fin, nous n'avons pas vraiment de soupçons, mais ce que l'on croit avoir compris est suffisament malsain pour mettre mal à l'aise.

En refermant le livre, c'est ce malaise que je retiendrai. Difficile de me faire un avis plus avant par rapport à ça. Les sous-entendus, les mots, les regards...tout est fait pour perturber le lecteur. L'auteur réussi magnifiquement à rendre cette histoire sans émettre de jugement ni imposer ses idées. C'est au lecteur de se faire sa propre opinion.

Infos :
  • La fin de l'innocence
  • Megan Abbott
  • JC Lattès
  • 331 pages
  • 21€
Couverture :

3 commentaires:

  1. Le résumé est pourtant super tentant... A voir alors car ton avis refroidit notre élan ...

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    1. Archessia a adoré, mais pour ma part je trouve qu'à trop vouloir tourner autour du pot et sous-entendre, on n'a plus rien dans le roman. Finalement la seule réponse qu'on aura sera sur la disparition de la jeune fille, tout le reste ... rien du tout.

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  2. je reconnais que la lecture de ce livre peut susciter un certain malaise, mais il m'a beaucoup plu quand même. J'ai aimé l'écriture et le style sombre. J'ai trouvé que l'auteure répondait suffisamment à mes questionnements (c'est d'ailleurs ses réponses que j'ai trouvé les plus glauques).

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